Source: Carlos Muza

Faites-vous partie de celles qui ont leurs placements à cœur et qui suivent le climat économique à la loupe ? Si c’est le cas, vous avez sans doute entendu parler des robots-conseillers (ou robo-advisor en anglais).

Avec les avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle, il n’est pas surprenant qu’on tente de développer des outils qui facilitent la vie des investisseurs et les rendent plus autonomes. C’est exactement la mission que se donnent les robots-conseillers.

Un petit historique

La Banque de Montréal (BMO) définit le robot-conseiller comme étant « un service de placement en ligne qui utilise un logiciel pour gérer et rééquilibrer les portefeuilles de placement des clients. » Pour celles qui ne s’y connaissent pas trop en jargon financier, rééquilibrer son portefeuille signifie déplacer le rendement obtenu sur ses placements pour faire fructifier ceux qui ont un moins bon rendement ou pour rétablir le niveau de risque que l’investisseur est prêt à prendre.

La définition de BMO est plutôt conservatrice et représente surtout ce qu’on retrouve comme robot-conseiller au Canada (l’AMF ne permet pas de transférer la responsabilité envers ses clients à un algorithme). En effet, pour être considéré comme tel à l’international, un robot-conseiller devrait aller jusqu’à offrir un service de planification financière et d’investissement avec intervention humaine minimale.

Aux États-Unis, on retrouve les robots-conseillers depuis 2008, alors qu’ils ne sont apparus qu’en 2014 au Canada et qu’ils sont toujours très strictement régulés par l’Autorité des marchés financiers (AMF). C’est d’ailleurs sans doute à cause des réglementations rigoureuses de l’AMF que ceux-ci ne sont arrivés au Canada que 6 ans plus tard.

En ce moment, on retrouve une douzaine de robots-conseillers au Canada. Bien que la plupart aient été créés par des startups ou des PME, BMO et la Banque Nationale ont chacun créé le leur.

Alors, comment fonctionne un robot-conseiller ? En général, il faut commencer par remplir notre profil en ligne en répondant à des questions sur le niveau de risque qu’on est prêt à prendre, nos objectifs à long terme, le type de fonds dans lequel on veut investir, le montant qu’on veut investir, etc. Ensuite, le robot-conseiller va suggérer un portfolio qui correspond à notre profil d’investisseur. Lorsque l’argent est placé, le robot-conseiller s’occupera de rééquilibrer le portfolio lorsque nécessaire.

Les avantages et désavantages des robots-conseillers

Pourquoi devriez-vous choisir un robot-conseiller au lieu d’un conseiller en chair et en os ? La raison principale, donnée autant par les utilisateurs que par les compagnies qui offrent ce service, est que l’on paye beaucoup moins de frais en utilisant un robot-conseiller.

Les robots-conseillers sont également plus accessibles aux gens qui ont moins d’épargne à investir, car la plupart n’exigent pas plus de 1000 $ comme montant minimum (ce qui est minime par rapport à ce que les institutions financières ou conseillers traditionnels demandent). Certains, comme Wealthsimple, ne requièrent même pas de montant minimum pour commencer à investir.

Il faut savoir que les robots offrent surtout des placements dans des fonds négociés en bourse (FNB), qui ont des frais de gestion beaucoup plus bas que les fonds qui sont traditionnellement offerts par les conseillers financiers. Si vous souhaitez mettre votre argent ailleurs que dans des FNB, pour des raisons de rendement ou de gestion de risque, il vaut mieux éviter les robots-conseillers.

Évidemment, si l’on utilise un robot-conseiller, on ne peut pas s’attendre à recevoir des conseils personnalisés ou à se faire rassurer lorsque le climat économique devient plus difficile. Il faut donc s’y connaître un peu en investissement et avoir les nerfs solides.

Soyez aussi certaines que votre robot-conseiller est enregistré auprès de l’AMF avant de lui confier votre argent. Vous pouvez voir la liste des représentants autorisés par l’AMF ici.

Des options adaptées à vos besoins

Si vous décidez d’essayer un robot-conseiller, il vous faudra choisir celui qui répond le mieux à vos besoins.

Vérifiez d’abord ce qui se trouve dans les portefeuilles que la compagnie offre. Est-ce qu’on n’y trouve que des fonds maison (comme le fait BMO), ou est-ce que les portefeuilles sont bâtis par des gestionnaires indépendants ? Quel est le montant de dépôt minimal ? Est-ce que le service donne des conseils ou est-ce qu’il ne fait que rebalancer votre portfolio ? Et combien devrez-vous payer en frais de gestion pour le service et en ratio de frais de gestion (soit les frais associés à certains types de placement) ?

Voici quelques-uns des robots les plus populaires au Canada en ce moment.

  1. Wealthsimple

Wealthsimple est passé de startup financière à compagnie offrant le plus populaire service de robot-conseiller au Canada. Outre des fonds de type FNB, Wealthsimple offre un compte d’épargne à intérêt élevé. La compagnie offre également des options de fonds éthiques (socially responsible investments).

Wealthsimple ne demande pas de montant minimum.

Les frais oscillent entre 0,4 % (pour les portfolios de plus de 100 000 $) et 0,5 % (pour les portfolios de moins de 100 000 $) par année, sans compter les frais de gestion des FNB.

  1. WealthBar

WealthBar se concentre davantage sur les clients d’une tranche d’âge plus élevée que ceux de Wealthsimple et qui visent à faire de plus gros investissements. Ils offrent les services d’un conseiller (une personne) à leurs clients plus importants.

Le montant minimum requis est de 1000 $.

Les frais oscillent entre 0,35 % (pour les portfolios de 350 000 $ et plus) et 0,6 % (pour les portfolios de moins de 150 000 $) par année, sans compter les frais de gestion des FNB.

  1. Questwealth Portfolios

Questrade offre ce qui se rapproche le plus d’un robot-conseiller sans intervention humaine. Pour cette raison, la compagnie facture les frais les plus bas de toutes les options présentées dans cet article.

Le montant minimum requis est de 1000 $.

Les frais oscillent entre 0,20 % (pour les portfolios de plus de 100 000 $) et 0,25 % (pour les portfolios de moins de 100 000 $) par année, sans compter les frais de gestion des FNB.

  1. Portefeuille futé BMO

Le Portefeuille futé de la Banque de Montréal fut le premier robot lancé par une banque au Canada. BMO a également été dans les premiers à jumeler les services de robots-conseillers avec son service-conseil traditionnel.

Le montant minimal requis est de 1000 $. Les frais oscillent entre 0,4 % (pour les portfolios de plus de 500 000 $) et 0,7 % (pour les portfolios de moins de 100 000 $) par année, sans compter les frais de gestion des FNB.

  1. Investcube (Banque Nationale)

Investcube se définit d’abord et avant tout comme une « solution de rééquilibrage automatique qui vous permet d’investir dans un portefeuille de FNB. »

Le montant minimal requis est de 10 000 $.

Investcube n’affiche pas de frais de gestion, outre ceux des FNB eux-mêmes, mais requiert de payer des frais de rééquilibrage qui oscillent entre 0,48 % (pour un portfolio de 1 million et plus) et 0,73 % (pour un portfolio de moins de 250 000 $) facturés mensuellement dans le calcul du rendement.

Pour plus d’information

N’étant pas une spécialiste des finances, je n’ai pas voulu entrer dans les détails du fonctionnement des robots-conseillers et des avantages/désavantages de tous les services présentés.

À mon avis, si vous êtes à l’aise avec l’idée de ne pas faire affaire directement avec une personne, donc de ne pas recevoir de conseils, et si vous êtes en mesure de vous informer par vous-même sur les différents types d’investissement et les coûts reliés à ceux-ci, vous devriez considérer un robot-conseiller.

Pour de plus amples renseignements sur ces différents services, je vous conseille de lire les articles suivants et de vous informer auprès des compagnies qui vous intéressent :

  1. Comparez les robot-conseillers par Hardbacon.
  2. An investor’s guide to robo-advisors 2018 

Sources :

https://www.lesaffaires.com/mes-finances/placement/les-robots-conseillers-est-ce-pour-vous/595111

https://lautorite.qc.ca/grand-public/investissements/conseils-cles-avant-dinvestir/conseiller-en-ligne-robot-conseiller/

https://www.wealthsimple.com/fr-ca/investing-101/roboadvisor

https://www.lesaffaires.com/mes-finances/placement/les-robots-conseillers-debarquent/583563

https://www.bmo.com/portefeuille-fute/articles/robot-conseiller/

https://hardbacon.ca/fr/comparez-les-robots-conseillers-au-canada/

https://youngandthrifty.ca/complete-guide-to-canadas-robo-advisors/

https://www.moneysense.ca/save/investing/an-investors-guide-to-robo-advisors-2018/

https://www.investopedia.com/terms/r/roboadvisor-roboadviser.asp

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*